Théo Mario Coppola, Les Géorgiques

Abel Pradalié travaille à la construction d’une représentation ouverte d’un quotidien habité par l’Histoire et les fétiches de la ruine, les icônes de la culture populaire et l’humeur des souvenirs personnels. Ses paysages sont des fragments d’un Éden subjectif. La peinture sur le motif et le travail d’atelier explorent les fondements de la construction du paysage, résolu par les caprices du thème. Le paysage s’offre en promenade, au détour d’un chemin familier, d’un village reconnu, d’une maison retrouvée. La maison d’une éternelle vacance, habitée par les réminiscences. L’enfance et les excursions printanières d’une Bourgogne amicale, la recherche d’un parterre ombragé, la fuite à travers champs, la rencontre inopinée avec une baigneuse, jusqu’à l’improbable Tarzan, joueur et ingénu, éperdu de ses songes. Abel Pradalié transforme l’âge d’or dans le quotidien même, espace infini de détails éparses, rassemblés par les habitudes et la répétition. La réalité quotidienne ne s’absout pas de l’imagination, du caprice, de la fantaisie. Celle-là même qui fait emprunter plusieurs fois la même route, celle des pauses postprandiales ou des fouilles archéologiques par lesquelles le passé revient par bribes, par fragments clairsemés.

Théo-Mario Coppola, Les Géorgiques, 2018